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Deux matériaux omniprésents : le minium et l’azurite

Il est aujourd'hui difficile de déterminer avec certitude les pigments utilisés
dans un manuscrit particulier. On sait cependant que certains étaient assez couramment utilisés : c'est notamment le cas du minium et de l'azurite,
qui donnent respectivement du rouge et du bleu.


Le minium fait partie des pigments artificiels les plus anciens et désigne les oxydes de plomb naturel de couleur rouge orangé. Il se prépare aisément en faisant chauffer du blanc de plomb. Étant donné son faible coût de fabrication, le minium sert souvent de substitut au vermillon.

Malgré sa haute toxicité, sa couleur chaude, vive et opaque, est précieuse en tant que rouge primaire. Il s’agit du rouge le plus couramment employé dans la peinture et les manuscrits médiévaux pour réaliser les enluminures. D’ailleurs, le verbe latin miniare, qui signifie « colorer au minium », a donné le terme français « miniature ». Comme tous les pigments de plomb, il est sujet à noircir avec le temps en se transformant en sulfure au contact de l’air ambiant.

Diurnale et rituale
12e s.-13e s.
RES MS A 9


L’azurite est un minéral bleu vif qui se trouve en Italie, en Espagne, en Allemagne et dans le sud de la France. C’est le bleu le plus employé au Moyen Âge et à la Renaissance. Le processus d’élaboration du pigment est assez simple, mais laborieux. Il faut broyer la pierre à la molette. Le degré du broyage détermine la couleur : en moulant le pigment très finement, on obtient une couleur pâle. Les pigments sont broyés une seconde fois en ajoutant de l’eau. Le résultat de cette opération est une pâte à laquelle il faut ajouter un liant pour adhérer au support, généralement du blanc d’œuf ou de la gomme arabique. Ce minéral ressemble tant au lapis-lazuli – bien plus onéreux – que les vendeurs flouent aisément leurs clients.

Biblia sacra
14e s.
RES MS B 21



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