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La cochenille, indispensable au rouge

La découverte du continent américain à la fin du 15e siècle amène de nouvelles matières colorantes. L'une d'entre elles est la cochenille mexicaine, insecte utilisé pour produire un pigment rouge.


 

Dès le début du 16e siècle, elle est importée en Europe par les Espagnols, qui gardent jalousement le secret sur son élevage et sur la culture des cactus nopal (figuiers de barbarie) dont elle se nourrit. Les quantités importées sont conséquentes, plus de 300 tonnes par an au 18e siècle, et les revenus générés arrivent juste derrière ceux procurés par les ressources minières !
Mais un botaniste français, Nicolas-Joseph-Thierry de Menonville (1739-1780) finit par dérober les connaissances sur ces insectes en se faisant passer pour un médecin catalan. Il réussit par la suite à implanter les cochenilles à Saint-Domingue, alors territoire français.

Johan Philipp BREYN. Historia naturalis cocci radicum tinctorii quod polonicum vulgo audit...
Gdańsk : Cornelius a Beughem, 1731
RES ROCH 10614


L'arrivée de la cochenille mexicaine avait fait tomber dans l'oubli une de ses cousines, moins rentable : la cochenille polonaise. Mais au 18e siècle, de nouveaux débouchés sont trouvés pour celle-ci, notamment dans les pays d'Asie centrale et en Russie.
Les deux ouvrages, l'un sur la cochenille mexicaine, l'autre sur l'espèce polonaise, sont illustrés de figures gravées sur cuivre, colorées à la main, probablement selon la volonté de l'éditeur, car il existe d'autres exemplaires semblables.

 

Nicolas Joseph THIERY DE MENONVILLE. Traité de la culture du nopal et de l'éducation de la cochenille dans les colonies françaises de l'Amérique; précédé d'un voyage à Guaxaca. Auquel on a ajouté une préface, des notes & des observations relatives à la culture de la cochenille, avec des figures coloriées.
Cap-Français : veuve Herbault, 1787
RES ROCH 10498

 



  Un 18e siècle tout en nuancesRedouté, graveur botanique d'exception