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Initiales dorées

L'or, et parfois l'argent, sont utilisés pour mettre en valeur des lettrines. Ces métaux se trouvent sous la forme de feuille ou de poudre métallique. La dorure, donc la pause de l'or, est un exercice complexe, et une des opérations les plus délicates du travail de l'enlumineur, qui nécessite un savoir-faire particulier, augmentant le prestige et le statut de celui qui le réalise. Celui-ci dessine d'abord la lettre à orner, puis il doit prendre avec précaution la feuille d'or qui est d'une extrême finesse et d'une grande fragilité. Il applique l'or sur un enduit, qu'il a lui-même confectionné avec de la chaux et du blanc d’œuf. L'épaisseur de la préparation donne un aspect bombé à la dorure, permettant ainsi de mieux accrocher la lumière. Les recettes de la base servant de colle peuvent différer suivant les origines et les époques. Enfin, lorsque la pose de l'or est terminée, c'est au tour des couleurs d'être appliquées.

 

L'une des catégories des initiales dorées sont celles dites « champies » qui sont au plus haut dans la hiérarchie des lettres peintes ; très codifiées, peintes en rose et bleu, avec leur centre décoré de végétaux ou de motifs filiformes, elles apparaissent au XIVe siècle et connaissent un essor important jusqu'au XVe siècle.

 

Vers 1450, l'imprimerie avec caractères mobiles est découverte par Gutenberg. Les incunables, c'est-à-dire les premiers livres imprimés (jusqu'au 31 décembre 1500), gardent une forme et une décoration semblables à celles des manuscrits, afin de ne pas rompre avec les habitudes des lecteurs. Le texte est d'abord imprimé en totalité, et un espace pour les lettres décorées est alors laissé libre, afin de les faire réaliser à la main, dans un second temps, et, le cas échéant, d'appliquer la dorure, par un enlumineur, sur les exemplaires destinés aux acquéreurs les plus riches.

 



  Initiale filigranée PInitiale dorée A