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D'or et de lumière, quand lettres et lettrines s'animent

D'or et de lumière, quand lettres et lettrines s'animent

Dans les manuscrits médiévaux, ou dans les livres imprimés, les lettrines étaient les grandes initiales placées en début d'un chapitre ou d'un paragraphe. Au cours des siècles, elles ont été peintes ou gravées, reprenant motifs floraux, personnages ou symboles, et faisant alors vivre toute une histoire.

Une lettrine ou initiale est la première lettre d'une phrase, mise en valeur par différents procédés - un format plus grand, une coloration ou un décor particulier - qui permet de la distinguer des autres lettres, afin qu'elle remplisse son rôle d'aide à la lecture, tout en étant décorative. Elle structure le texte et guide le lecteur en mettant en évidence les principales articulations du texte grâce à son aspect particulier.

Dans le cadre des manuscrits, c'est à dire les documents écrits à la main, les lettrines peuvent être à l'encre ou peintes. Dans le premier cas, elles vont être réalisées par le scribe lors de la copie, ou juste après, mais avant que les éléments de la décoration ne soient peints. Les lettrines peintes sont réalisées par l'enlumineur, une fois la copie du texte terminée. Celui-ci utilise les mêmes procédés que pour les miniatures, il réalise d'abord un dessin préparatoire avant d'y appliquer les couleurs. Lors de la copie, le scribe prévoit la décoration et l'ornementation du manuscrit en laissant en blanc les espaces destinés à recevoir les lettrines et enluminures.

Avec la découverte de l'imprimerie à caractères mobiles en métal vers 1450 par Gutenberg, les lettrines vont peu à peu changer de forme. Les gravures sur bois font leurs apparitions,  changeant l'aspect décoratif du livre. Dans les premiers temps, les initiales seront encore décorées à la main, notamment dans les incunables - les premiers livres imprimés entre 1450 et 1501 - puis elles seront gravées sur bois. Cette technique ne nécessite qu'un seul passage en presse, le texte et la gravure étant imprimés en même temps. Le bois, découpé dans le sens des fibres de l'arbre, est creusé autour du motif à reproduire ; c'est la taille d'épargne.

Au XVIIe siècle, la gravure sur cuivre supplante la gravure sur bois, notamment pour les illustrations. La technique de la taille-douce consiste à creuser le motif à représenter, sur une plaque de cuivre (soit au burin, soit à l'aide d'un acide). Les creux étant plus ou moins profonds, une variété de tons est possible, ce que ne permet pas la gravure sur bois ou l'épaisseur de l'encre est partout la même. L'inconvénient de la gravure sur cuivre, est qu'elle nécessite une presse particulière. Il faut donc deux passages en presse, un premier pour imprimer le texte puis un second pour l'illustration.

Cette exposition virtuelle fait suite à l'exposition qui a eu lieu à la médiathèque Pierre-Amalric d'Albi du 3 avril au 30 juin 2018.



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