Café, thé, chocolat : des boissons importées
Avec l’arrivée du café, du thé et du chocolat, l’Occident découvre trois boissons stimulantes qui n’enivrent pas. Souvent associées, elles connaissent des fortunes diverses en Europe où se dessinent de fortes préférences nationales.
— Les Espagnols « découvrent » le chocolat lors de la conquête de l’Amérique, et le diffusent en Europe. Il jouait un grand rôle dans les cérémonies aztèques ; et les graines de cacao constituaient même une monnaie d’échange. Le cacao était consommé avec du piment, mais également utilisé comme médicament. La mode du chocolat chaud et sucré se diffuse en Espagne à la fin du XVIe s., puis en France. Elle s’affirme sous Louis XIV, mais reste une consommation aristocratique en raison de son prix.
Au XVIIIe s., les importations de fèves d’Amérique ne cessent de croître, et les premières entreprises industrielles apparaissent en 1770. Au siècle suivant, le chocolat n’est plus considéré seulement comme une boisson, mais se consomme sous forme de friandises variées.
— Le café connaît également une réussite exceptionnelle. Originaire du sud de l’Éthiopie, il est introduit en Arabie du sud et consommé comme boisson, notamment par les mystiques soufis. Les premiers cafés (lieux publics où l’on offre cette boisson) ouvrent à Constantinople en 1554. Sa consommation se développe en Occident par les ports méditerranéens, notamment Venise. Les cafés italiens deviennent des lieux de réunion et de convivialité. En France, cette boisson apparaît vers 1644 à Marseille, puis à Paris. Après le dîner, les élites prennent l’habitude de le consommer, entérinant son statut de boisson digestive avant de devenir, au XVIIIe s., sous forme de café au lait, la boisson du lever citadin chez les classes populaires et même rurales. Il participe à la modification des équilibres alimentaires en concurrençant le vin. L’essor de la consommation conduit les Européens à chercher de nouvelles sources d’approvisionnement. Les Hollandais l’introduisent à Ceylan et Java, les Français en Martinique et Saint-Domingue.
— Bien que le thé fut adopté par les Chinois depuis fort longtemps, l’Europe ne le découvre que tardivement. Les premiers à boire du thé en Europe sont probablement les Portugais, par le biais des expéditions en Extrême-Orient au XVIe s. Au siècle suivant, les médecins vantent les qualités thérapeutiques exceptionnelles de cette « drogue ». Introduit en France à la fin du règne de Louis XIII, au milieu du XVIIe s., le thé se révèle rare et cher. Au XIXe s., la production des colonies britanniques connaît un fort développement, et la consommation de thé se démocratise en Angleterre.
Littérature gourmandeDe la conservation à la conserve